« Une meilleure prise en compte de l’intérêt général peut être un avantage concurrentiel majeur »

Politique

Pascal Demurger, directeur général de la MAIF, explique dans une tribune au « Monde » qu’il faut concevoir de nouveaux modèles d’affaires qui maximisent l’impact social et environnemental, et ce faisant, maximisent le profit. Il préconise d’inscrire dans le code civil une nouvelle définition de la finalité de l’entreprise.

Tribune. A quoi sert l’entreprise et qui doit-elle prioritairement servir ? La question se pose aujourd’hui avec une acuité nouvelle. Nos clients demandent plus de transparence et des engagements clairs, nos collaborateurs désirent partager le sens et être mieux associés aux choix les concernant, notre jeunesse veut se sentir utile et contribuer à améliorer la vie des gens. Mais, sommée par ailleurs d’être encore plus performante et rentable, l’entreprise semble prisonnière d’une injonction de plus en plus contradictoire.

Dans le cadre du futur projet de loi sur la croissance et la transformation des entreprises (Pacte), le gouvernement envisage d’inscrire l’intérêt de ces parties prenantes aux côtés du seul intérêt des associés dans la définition de l’objet social de l’entreprise. Les réactions d’une large partie du patronat ont été prudentes, quand elles n’étaient pas ouvertement hostiles. La prise en compte de l’intérêt général serait un nouveau boulet réglementaire dans la lutte acharnée que mènent nos entreprises face à leurs concurrentes étrangères.

Nous savons, pourtant, que nous ne nous imposerons pas durablement dans la compétition internationale par la seule stratégie du moins-disant. Il y aura toujours un pays prêt à offrir un taux d’imposition plus faible, une main-d’œuvre plus corvéable ou un environnement réglementaire plus laxiste. Au contraire, une meilleure prise en compte de l’intérêt général peut devenir un facteur de différenciation et s’imposer demain comme un avantage concurrentiel majeur pour notre économie.

Une nouvelle définition de la finalité de l’entreprise

Pour cela, nous devons changer de paradigme en matière de responsabilité sociétale des entreprises : le sujet n’est plus de faire du profit pour pouvoir réinvestir dans des actions à impact positif, mais bien de concevoir de nouveaux modèles d’affaires qui maximisent l’impact social et environnemental, et ce faisant, maximisent le...


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