Tout comprendre à l’affaire Kohler, l’autre dossier qui menace l’Elysée

Politique

Deux plaintes ont été déposées contre le secrétaire général de l’Elysée par l’association Anticor, entre autres pour « corruption passive » et « trafic d’influence ».

C’est l’autre affaire – avec l’affaire Benalla – qui pèse sur la présidence Macron : le secrétaire général de l’Elysée, Alexis Kohler, est accusé par l’association Anticor de ne pas avoir fait état de ses liens familiaux avec l’armateur MSC, dont il était devenu en 2016 directeur financier de la filiale croisières.

Quel est le fond de l’affaire ?

Alexis Kohler, alors qu’il était sous-directeur de l’Agence des participations de l’Etat (APE), a approuvé entre 2010 et 2012 des contrats entre Terminal Normandie MSC (TNMSC), une filiale du groupe de croisières MSC, fondé et dirigé par les cousins de sa mère, et le Grand Port maritime du Havre (GPMH), alors qu’il siégeait au conseil de surveillance de ce dernier, d’après les documents révélés par Mediapart.

Le site d’information a diffusé le contenu de deux procès-verbaux du conseil de surveillance du GPMH en 2010 et 2011. On y apprend qu’Alexis Kohler y siégeait en tant que représentant de l’APE – une administration placée sous la tutelle du ministère des finances, qui incarne l’Etat en tant qu’actionnaire ou investisseur – aux côtés d’Edouard Philippe, maire du Havre.

Deux ans plus tard, en 2014, M. Kohler demande l’autorisation de quitter l’administration pour travailler chez MSC Croisières. La demande est refusée une première fois, mais sera acceptée deux ans plus tard, en 2016. Il devient alors directeur financier de l’entreprise, avant de rejoindre la campagne puis l’administration d’Emmanuel Macron.

L’actuel bras droit d’Emmanuel Macron a affirmé en mai à Mediapart s’être systématiquement mis à l’écart des négociations quand des dossiers concernant MSC étaient traités afin d’éviter tout conflit d’intérêts. Cependant, les procès-verbaux mentionnent qu’il a participé aux délibérations concernant l’attribution de futurs contrats entre le grand port maritime du Havre et une filiale française du groupe MSC, et qu’il a voté « au moins une fois », selon Mediapart, « une disposition en faveur de MSC mettant en jeu de l’argent public ».

Pour quels chefs d’accusation M. Kohler est-il mis en cause ?

La plainte déposée fin mai par Anticor auprès du Parquet national financier retient la « prise illégale d’intérêts », le « trafic d’influence » et la « corruption passive ». De fait, et selon Mediapart, le lien familial a « été dissimulé par M. Alexis Kohler jusqu’à sa révélation » par le site d’information.

Une seconde plainte a été déposée mercredi 8 août pour « prise illégale d’intérêts » et s’appuie sur les comptes rendus publiés par Mediapart.


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