Retraites : le gouvernement « ne reviendra pas » sur la suppression des régimes spéciaux

Politique

Pour le nouveau secrétaire d’Etat aux retraites Laurent Pietraszewski, interviewé dans le Journal du dimanche, « ce n’est pas le gouvernement qui refuse le compromis ».

Le gouvernement ne reviendra pas sur la suppression des régimes spéciaux dans le cadre de la réforme des retraites, assure, dimanche 22 décembre, dans une interview au Journal du dimanche (JDD), le nouveau secrétaire d’Etat aux retraites, Laurent Pietraszewski, au dix-huitième jour d’une grève qui affecte fortement le trafic SNCF et RATP.

« Les appels à une trêve lancés par certains responsables syndicaux doivent être entendus » et « les propositions qui ont été mises sur la table à la RATP et à la SNCF (…) doivent permettre de reprendre le travail », exhorte le nouveau « Monsieur Retraites » du gouvernement. 

« C’est vrai, nous ne reviendrons pas sur la suppression des régimes spéciaux. Mais le dialogue social se poursuit avec les confédérations syndicales », assure-t-il, précisant que sera présenté « lundi, un programme et un calendrier de concertation ».

Dans le cadre des réunions programmées à partir de début janvier avec les partenaires sociaux, le secrétaire d’Etat Olivier Dussopt, « mènera notamment les discussions sur la retraite progressive dans la fonction publique », la ministre du travail, Muriel Pénicaud, « celles sur l’emploi des seniors et la pénibilité, et moi sur le minimum contributif et les transitions », précise M. Pietraszewski.

Marges de négociation

Ce dernier écarte d’emblée certaines revendications des syndicats CFDT et UNSA, favorables à la réforme par ailleurs, comme la réintégration de quatre facteurs dans le compte pénibilité (postures pénibles, vibrations mécaniques, port de charges lourdes et agents chimiques), qui « n’est pas à l’ordre du jour ».

Pour lui, il est préférable de se poser « la question des seuils » de pénibilité, « pour le travail de nuit, par exemple » – que le premier ministre Edouard Philippe a proposé jeudi d’abaisser à 110 nuits par an au lieu de 120 –, ou de travailler avec les branches « sur la prévention de la pénibilité, la reconversion, l’aménagement des fins de carrière ».

Comme d’autres membres du gouvernement avant lui, Laurent Pietraszewski écarte aussi la proposition de la CFDT d’une hausse de cotisations pour équilibrer le régime : « je ne suis pas favorable à une augmentation [en la matière], comme je me refuse à une baisse du pouvoir d’achat des retraités ».

Quant à une pension minimum à 85 % du smic, jugée insuffisante par le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, « c’est pourtant un progrès social majeur », selon M. Pietraszewski, qui observe cependant que, « entre 85 % et 100 %, il y a quinze options possibles ».

Défendant l’âge d’équilibre à 64 ans assorti d’un bonus-malus – une ligne rouge pour les syndicats réformistes –, il souligne que ce sera un avantage pour « les 120 000 Français qui doivent aujourd’hui aller jusqu’à 67 ans pour avoir une retraite complète ».

Soutien qui s’effrite légèrement

Le JDD dévoile aussi un sondage Ifop qui montre que le soutien des Français à la grève contre la réforme des retraites s’effrite légèrement. Si 31 % des Français soutiennent le mouvement de protestation et 20 % ont de la sympathie pour lui, ce total de 51 % d’avis positifs représente 3 points de moins par rapport à une précédente enquête menée par le même institut une semaine plus tôt.

A l’inverse, ils sont 34% à se dire désormais opposés (19 %) ou hostiles (15 %) au mouvement de grève, soit 4 points de plus par rapport à la semaine dernière. 15 % se disent indifférents.

Le soutien et la sympathie au mouvement sont surtout marqués auprès des Français se sentant proches de la France inoumise (90 %), du Parti socialiste (66 %) et du Rassemblement national (58 %). Par ailleurs, 69 % des Français pensent que le gouvernement ira « jusqu’au bout de cette réforme, sans céder aux mobilisations et aux grèves », contre 31 % à croire le contraire.


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