Retraites : le ballet de la grève des danseurs de l’Opéra de Paris

Politique

Depuis le 5 décembre, les danseurs de l’institution demandent le maintien de leur régime spécial de retraite, lié à la pénibilité du métier. Ils refusent jusqu’à présent les propositions du gouvernement.

Les images de la performance se sont répandues sur les réseaux sociaux et les télévisions, produisant un double effet d’émerveillement et de respect. Mardi 24 décembre, à 15 heures, sur le parvis du Palais Garnier, une quarantaine de danseuses du Ballet de l’Opéra national de Paris, épaulées par quelque 75 musiciens de l’institution, ont offert au public vingt minutes du Lac des cygnes, de Tchaïkovski. Les danseurs formaient un cordon autour de leurs collègues féminines pour cette opération qui a rassemblé environ 110 danseurs sur les 154 que compte la compagnie parisienne et s’inscrit, selon le communiqué envoyé aux médias le 23 décembre, « dans la continuité du mouvement contestataire contre le projet de réforme du gouvernement ».Deux banderoles étaient déployées sur le parvis : « Opéra de Paris grève » et « La culture en danger ».

Ce happening relançait la grève entamée le 5 décembre par les danseurs, mais aussi par les musiciens, les chanteurs et les techniciens de l’Opéra national de Paris pour sauvegarder le régime spécial de retraite mis en place en 1698 par Louis XIV. Au sein des manifestations qui ont scandé le mois de décembre, des étoiles comme Germain Louvet, Mathieu Ganio et Amandine Albisson, ainsi que des membres du corps de ballet.

Reconduite chaque jour, à l’issue de prises de décision des différentes corporations concernées par les productions du soir, la grève, qui aura entraîné d’ici au 31 décembre entre 10 et 12 millions d’euros de pertes de recettes de billetterie selon la communication de l’Opéra national de Paris, a conduit à l’annulation, à la date du 27 décembre inclus, de 55 représentations, dont celles des ballets Raymonda et Le Parc,ainsi que celles de l’opéra Le Prince Igor.

« Notre corps est notre outil de travail »

« C’est incroyable comme ce mouvement fédère la compagnie en dehors de toute hiérarchie,s’exclame Alexandre Carniato, danseur, délégué syndical CGT et élu à la caisse des retraites. Il est rare aussi que l’ensemble de la maison s’unisse derrière une cause commune pour la préservation de l’institutiocn. Par ailleurs, il est vraiment surprenant que des danseurs manifestent. On a toujours peur de se blesser car notre corps est notre outil de travail. »

Alexandre Carniato, délégué syndical CGT : « On ne veut pas être ceux qui vont jeter 350 ans d’histoire de la danse classique à la poubelle en disant “après moi, le déluge !” »


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