Retraites : dix-huit mois de « concertation » au goût d’inachevé

Politique

Un « sentiment d’inutilité » prévaut chez les partenaires sociaux qui tiennent cette semaine une dernière série de réunions avec Jean-Paul Delevoye.

La fin du premier chapitre approche. Depuis le lundi 6 mai et jusqu’au vendredi suivant, Jean-Paul Delevoye tient une dernière série de réunions avec les partenaires sociaux au sujet de la réforme des retraites. Le haut-commissaire chargé de ce chantier titanesque parachève ainsi une concertation ouverte pendant l’automne 2017. A l’ordre du jour des ultimes rendez-vous : la « transition entre l’emploi et la retraite » et les « nouveaux droits en faveur des jeunes et des aidants ».

Les organisations d’employeurs et de salariés, au terme de ce long exercice, s’entendent au moins sur deux points : M. Delevoye leur a accordé une attention très forte, et les débats furent d’une haute tenue. Frédéric Sève (CFDT) parle d’un processus « de qualité qui a permis de mettre les sujets sur la table ». « Nous avons pu bien travailler lors des rencontres bilatérales, avec des documents qui nous étaient remis plusieurs jours à l’avance, renchérit Pascale Coton (CFTC). Il fallait bien un an et demi pour réfléchir à un tel projet puisqu’il s’agit de faire converger quarante-deux régimes. »

« Nous avons pu faire le point sur le système et mener des discussions intéressantes, qu’il serait bienvenu de capitaliser lors de la rédaction de la loi, en dépit des désaccords que nous pouvons avoir avec M. Delevoye », estime Eric Chevée, de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME). « Je crois qu’il n’y a pas beaucoup de personnalités qui auraient pu remplir cette mission comme il l’a fait, juge Alain Griset, président de l’Union des entreprises de proximité (artisans, commerçants, professions libérales). Il a bien compris les particularités de nos adhérents. »

Des députés de la majorité, en pointe sur le dossier, se montrent encore plus élogieux à l’égard du haut-commissaire. « Jean-Paul Delevoye a su trouver le chemin de la pédagogie et de l’explication, ce qui était loin d’être évident », confie Laurent Pietraszewski, élu LRM dans le Nord. « C’est quelqu’un de bienvaillant, à l’écoute et qui a ouvert toutes les portes. Sa méthode de travail est à reproduire, pour d’autres réformes », complète Corinne Vignon, députée macroniste de Haute-Garonne. Présidente du Comité de suivi des retraites et s’exprimant à titre personnel, Yannick Moreau considère, elle aussi, que la concertation a été approfondie, et qu’elle a donné la possibilité d’aborder « de nombreux sujets avec des documents dont on peut apprécier le sérieux » : « Les personnes suivant la préparation de la réforme – en raison de leurs fonctions parlementaires ou d’expertise, ou encore de journaliste – ont, en effet, pu, après chaque étape, avoir connaissance de ces documents, ce qui est rare. »


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