De notre envoyé spécial en Gironde,
« Confirmation d’un appel à débrayage 13h-15h avec rassemblement pour faire le point sur la situation. Ça se passera sur le parking CE extérieur de l’usine ; » Philippe Poutou nous a donné rendez-vous, ce jeudi, par texto devant le siège de Ford Aquitaine Industrie, à Blanquefort (Gironde), tout près de Bordeaux. Le candidat du NPA à la présidentielle est remonté comme un coucou. Les dirigeants de l’entreprise américaine qui l’emploient depuis 2000 à la maintenance ont reporté un rendez-vous décisif pour l’avenir d’un site en perpétuel sursis. Trois mille salariés il y a quinze ans, à peine 950 aujourd’hui, qui se demandent ce qu’ils vont devenir après mai 2018. C’est à cette date que l’engagement du fabricant de voitures sur le maintien de l’emploi en Gironde deviendra caduc.
Ils sont à peine une quarantaine à avoir répondu à l’appel de la CGT sur le fameux parking CE. « Les gens ont le cul dans la graisse, ils savent qu’ils ne trouveront jamais un meilleur job ailleurs, et pourtant ils ne se bougent pas, peste un participant. Heureusement qu’il y a Philippe et les autres pour se battre. » En bleu de travail et tee-shirt azur, « Philippe » harangue les troupes, sûr de son petit effet : la veille, la vice-présidente de Ford Europe, Linda Cash, qui ne danse pas le tango, a passé sa journée à l’usine.
Les syndicats souhaitaient lui faire connaître leurs inquiétudes. Consigne avaient été donnée de faire le ménage pour faire bonne impression. « De toute façon, ce n’était pas dur, la moitié de l’usine est vide, raconte Laurent, 17 ans de boîte au laboratoire de Chimie. Quand on pense à ce que Ford représentait à Blanquefort… »
Pendant des années, c’était tout, comme Michelin à Clermont (Puy-de-Dôme), ou Peugeot à Sochaux (Doubs). Une entreprise qui structurait la vie d’un territoire, avec 4.500 employés à son apogée, dans une ville de 16.000 habitants. « J’ai vu l’usine se construire, se rappelle Dominique Clavet, rencontrée au centre-ville. Mon père était chef du personnel, mon mari a travaillé toute sa vie dans les ateliers… ça faisait vivre du monde. »Inaugurée en 1977 par la famille Ford elle-même, l’usine de Blanquefort a connu un déclin progressif, jusqu’à ne plus concerner grand-monde aux alentours.
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