Présidentielle : ce qu'il faut retenir de ce premier débat

Politique

Que retenir du débat qui a opposé lundi soir Marine Le Pen, Emmanuel Macron, François Fillon, Benoît Hamon et Jean-Luc Mélenchon, canddiats à la présidentielle?

Que c'était long ! Pendant plus de trois heures, le quinté des favoris de la prochaine élection présidentielle a debattu ce lundi soir sur TF1, une première avant un premier tour dans l'histoire de cette élection. Articulé autour de trois grands thèmes, «Quel modèle de société?», «quel modèle économique?» et «quelle place pour la France dans le monde?», il a été le théâtre de quelques belles passes d'armes, après une première heure relativement calme.

Economie : chacun sa priorité

C’est avec les sujets économiques que les candidats sont réellement montés sur le ring. Premier sujet d’empoignade : les 35 heures. Là, deux écoles se sont bien vite affrontées. Celle de François Fillon et d’Emmanuel Macron d’un côté — qui souhaitent donner la possibilité aux entreprises de négocier, via des accords majoritaires, le temps de travail des salariés — et celle de Jean-Luc Mélenchon, qui rejette avec un ton de maître d’école « un Code du travail par entreprise, un Code de la route pour chaque rue ! ». Interrogé sur son fameux revenu universel, Benoît Hamon a persisté et signé, tout en se présentant comme le « candidat du travail et de la feuille de paie ». Comme à son habitude depuis le début de soirée, il a dégainé des exemples précis : « Avec le revenu universel, au 1er janvier 2018, ce sera une augmentation de 200 € du smic net », a-t-il assuré. Jean-Luc Mélenchon, lui, mise sur 100 Mds€ d’investissements dans l’énergie du futur, l’agriculture paysanne, l’économie de la mer… pour « revenir au plein-emploi ! ».

QUESTION DU JOUR. Selon vous, lequel des cinq candidats a remporté le débat sur TF1 ?


Les candidats masculins s’échauffaient encore jusqu’à ce que Marine Le Pen, silencieuse jusque-là, ne prenne la parole : « Je ne voulais pas intervenir dans ce débat d’ultralibéraux », a attaqué la candidate frontiste. Et de dénoncer « les politiques qui depuis des années cherchent à culpabiliser les Français. […] Les Français ne travaillent pas assez ! Ils ne cherchent pas assez de travail, d’ailleurs on va leur diminuer les indemnités chômage. Le trou de la Sécu ? C’est de la faute des malades. » Marine Le Pen en est arrivée à son credo favori : le patriotisme économique. « Je veux un Etat qui avantage les entreprises françaises et non pas les entreprises étrangères ou européennes. Ce qui m’importe, c’est le travail des Français. »

Retraites : personne n'est d'accord

A la candidate du FN qui venait d'affirmer qu'il fallait recréer du travail «et pas demander en permanence aux Français des sacrifices» via les retraites, François a jugé que sur ce sujet «le programme de Mme Le Pen, c'est le programme commun de la gauche en 1981».«La gauche n'a jamais soutenu une seule des réforme des retraites qui permettent aujourd'hui (...) au gouvernement de plastronner en disant que l'équilibre des régimes est atteint», a grincé l'ancien Premier ministre, plaidant pour un «passage progressif à 65 ans». Le candidat d'En Marche! Emmanuel Macron a ensuite estimé que cette proposition reviendrait à «faire des économies sur celles et ceux qui vont partir à la retraite».

«Je ne propose pas de faire la énième réforme qui consiste à repousser l'âge de départ», a affirmé l'ancien ministre de l'Economie, vantant «une réforme en profondeur» en gardant un système par répartition.Le socialiste Benoît Hamon a défendu la possibilité de «partir plus tôt» pour ceux ayant connu un métier pénible mais aussi sa proposition consistant à pouvoir transférer des trimestres à son conjoint pour avoir plus rapidement une retraite à taux plein. Quant à Jean-Luc Mélenchon, il a plaidé pour revenir à la retraite à 60 ans et aux 40 annuités, jugeant «incroyable qu'on soit revenu au niveau où on en était quand elles (les retraites) ont été créées en 1910»....

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