Pour Les Républicains, le gouvernement a « failli » face aux violences des « gilets jaunes »

Politique

Mal à l’aise depuis le début du mouvement social, la formation de droite cherche à profiter de la crise pour rappeler qu’elle est d’abord le parti de l’ordre.

Ils n’ont pas de mots assez durs pour le gouvernement. « Sidérés » par les images des Champs-Elysées en flammes alors que la majorité d’entre eux était en convention nationale à Lyon, samedi 16 mars, les membres du parti Les Républicains (LR) ont abondamment critiqué la gestion de la crise par le pouvoir depuis deux jours.

Dans un texte publié lundi sur sa page Facebook, le président des Républicains, Laurent Wauquiez, réclame à l’exécutif une « fermeté à la hauteur de la violence », fustigeant les « limites » du « en même temps » en matière régalienne. « Pourquoi le président de la République refuse-t-il depuis le début d’interdire les manifestations quand il y a des craintes de menace à l’ordre public, quand elles ne sont pas déclarées ou quand elles ne respectent pas les itinéraires annoncés ? », interroge-t-il.

De son côté, François-Xavier Bellamy, la tête de liste de la formation de droite pour les européennes, a estimé sur BFM-TV que le gouvernement avaitpurement et simplement « failli ». « Il ne s’agit plus de mettre en scène par des jeux de communication qui ne convainquent plus personne cette impuissance collective. Il faut agir », a-t-il déclaré. « Ce qui est surprenant, c’est que ces manifestations étaient prévues. Macron ne peut plus dire aujourd’hui c’est moi ou le chaos, car avec lui on a le chaos comme ce n’était pas arrivé depuis longtemps dans le pays », confie-t-il au Monde.

« Lourde responsabilité »

« Impréparation malgré les alertes des services de renseignement ? Laxisme face aux rassemblements ? Ordres erronés donnés à nos forces de l’ordre ? Défaillance de la réponse judiciaire ? Le gouvernement devra rendre des comptes dès lundi de son impuissance », a pour sa part réagi Valérie Pécresse, la présidente de la région Ile-de-France, dimanche soir sur Twitter. 

Cette impéritie de l’Etat, Eric Ciotti, député des Alpes-Maritimes, la fustige lui aussi. « Aujourd’hui, le pouvoir dans tous ses maillons est, depuis dix-huit semaines, incapable de restaurer l’ordre républicain. Je considère qu’il porte une lourde responsabilité dans ce qui s’est passé », estime l’élu, pour qui la situation « pose la question de la capacité du ministre de l’intérieur à assumer ses fonctions : il a été impuissant et inefficace, donnant des ordres contradictoires. On voit bien qu’il n’y a aucune anticipation ». A tel point que la position de Christophe Castaner, au sein du gouvernement, devrait être, selon M. Ciotti, remise en question « s’il ne montre pas des gages de son efficacité dans les jours à venir ».

Pour LR, qui souhaite incarner le parti de l’ordre, c’est là aussi une façon de rattraper une séquence qui s’est avérée compliquée pour lui depuis le début de la crise des « gilets jaunes ». La formation dirigée par Laurent Wauquiez était coincée entre son soutien aux revendications sociales venues des territoires, thème cher à ses troupes, et son ambition naturelle d’incarner l’autorité. En critiquant vertement le gouvernement, elle cherche à rappeler que cette dernière question relève de son domaine d’expertise.

« C’est définitivement une séquence ratée pour le gouvernement », résume de son côté le député de l’Ain et vice-président de LR, Damien Abad.


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