Sous les pavés, la plage. Sous la plage, les polémiques. Chaque été, depuis une quinzaine d’années, à l’occasion de l’opération Paris-Plages, les Parisiens et touristes se délectent au bord de la Seine, d’un sable « très fin, très propre, avec une certaine blancheur »,expliquait en 2015 son fournisseur : la société de construction Lafarge.

Mais depuis quelque temps, ces milliers de tonnes de sable « 100 % normand » achetés des millions d’euros sont devenus de plus en plus gênants politiquement et diplomatiquement. Et ce, à la Mairie de Paris - déjà visée par une information judiciaire pour des soupçons de favoritisme en marge de l’événement - comme au plus haut sommet de l’Etat.

« Nous avons décidé de ne pas reconduire ce partenariat »

A la suite des révélations du journal Le Monde en juin 2016, Lafarge a reconnu en mars 2017 avoir conclu des « arrangements » avec des groupes armés  - notamment et indirectement avec l’État Islamique - pour maintenir l’activité d’une cimenterie en Syrie, entre 2013 et 2014. Puis, quelques jours plus tard, ce leader mondial du matériel de construction  s’est positionné pour construire le mur « anti-clandestins » voulu par  Donald Trump entre le Mexique et les Etats-Unis.

« Nous sommes prêts à fournir nos matériaux de construction pour tous types de projets d’infrastructures aux Etats-Unis (…) Nous sommes ici pour servir nos clients et répondre à leurs besoins. Nous ne sommes pas une organisation politique », déclarait alors, Eric Olsen, le patron du géant du ciment, mis en garde dans la foulée par le président de la République, François Hollande, avant de se raviser.

Face aux prises de positions controversées du groupe, la Mairie de Paris a décidé de mettre définitivement un terme à son partenariat « historique » avec le cimentier franco-suisse, a-t-on appris ce mardi. « Il y a quelques mois, en voyant que les soupçons sur leur activité en Syrie étaient confirmés, nous avons décidé de ne pas reconduire ce partenariat. Car nous ne voulons pas être associés à cela et l’affaire du mur n’a fait que confirmer cette position », indique-t-on à l’hôtel de ville.