« L’Europe sociale au cœur de nos efforts »

Politique

A l’occasion de la première réunion de l’Assemblée franco-allemande qui se tient lundi 25 mars à Paris, Valérie Rabault, présidente du groupe PS à l’Assemblée nationale, et Andrea Nahles, présidente du SPD, rappellent leur volonté commune d’agir pour réguler le capitalisme numérique et lutter contre le réchauffement climatique.

Tribune. La social-démocratie a toujours eu un temps d’avance sur les aspirations sociales de son époque. A la fin du XIXe siècle puis dans la première moitié du XXe siècle, c’est elle qui a obtenu des avancées pour les travailleurs comme le droit de grève, les assurances contre les accidents du travail et les congés payés. Après la seconde guerre mondiale, c’est la social-démocratie qui, en Allemagne, ouvrit le système éducatif aux classes ouvrières. En France, ce sont les socialistes qui, par exemple, créèrent un revenu minimum d’insertion en 1988 pour ne laisser personne sur le bord de la route.

Aujourd’hui, nous, socialistes et sociaux-démocrates, faisons face à deux défis majeurs.
Tout d’abord, nous devons juguler le capitalisme numérique qui fait fi des frontières et des droits des travailleurs. Ce capitalisme nouveau, qui bouleverse nos vies, questionne aussi profondément le rôle du politique. Les géants du numérique ignorent à la fois les lois nationales et la nécessaire contribution à l’impôt des acteurs économiques. Dans ce XXIe siècle, l’un des principaux enjeux pour les socialistes et les sociaux-démocrates sera de réguler le capitalisme numérique de la même façon que nous avons par le passé régulé le capitalisme industriel pour en faire bénéficier le plus grand nombre. Cela implique notamment de taxer les géants du numérique comme Google et Amazon.

Nous devons ensuite lutter contre le réchauffement climatique pour préserver les conditions de vie des futures générations. L’heure est grave, il est temps d’agir. En 2015, la communauté internationale a franchi une étape importante avec l’accord de Paris qui a fixé des objectifs climatiques ambitieux.

L’Europe est notre seule solution pour protéger notre liberté

Il revient désormais à l’Union européenne et à ses Etats membres d’engager la décarbonation de leurs économies pour sauver notre planète tout en préservant la cohésion sociale de nos sociétés. Car la question écologique ne peut pas être pensée indépendamment de la question sociale, en omettant le fait que les premières victimes du réchauffement climatique et des catastrophes climatiques sont les plus pauvres : sans écologie, point de social ; sans social, point d’écologie. Dans le même temps, nous devons être en capacité de développer une nouvelle économie verte qui générera de nombreuses créations d’emplois et d’opportunités pour nos citoyens.

A ces deux défis, ni la France ni l’Allemagne ne peuvent répondre seules. Plus que jamais, nous avons besoin d’unir nos forces au niveau européen. Dans le monde du XXIe siècle, l’Europe est notre seule solution pour protéger notre liberté, nos modes de vie et notre souveraineté.


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