Le virus du rhume aime notre nez quand il est bien froid

Santé

Le froid est toujours bien présent en France métropolitaine en cette fin de mois de février. Pensez à bien vous couvrir avec une écharpe autour du cou, voire de la bouche et du nez, si vous sortez. En effet, le rhinovirus, responsable du rhume, affectionne tout particulièrement de se trouver au frais dans la cavité nasale ; il s'y reproduit mieux que dans les poumons où il fait plus chaud. Une étude parue en 2015 a montré que les défenses de l'organisme étaient moins efficaces à basse température.

Article paru le 9 janvier 2015

Les rhinovirus sont des virus à ARN, de la famille des picornaviridae, qui se transmettent par voie aérienne. Ils sont la cause de la plupart des cas de rhume et peuvent aussi avoir pour effet d'exacerber l'asthme. La plupart de ces rhinovirus se répliquent mieux dans les zones de températures plus fraîches de la cavité nasale que dans celles des poumons.

Pour mieux comprendre la relation entre température et réplication virale, des chercheurs de l'université de Yale (États-Unis) ont étudié des cellules des voies respiratoires de souris infectées par un rhinovirus. Ils ont utilisé des cellules ayant des déficiences génétiques dans la réponse antivirale. Leurs résultats paraissent dans la revue Pnas.

Lorsque les cellules de souris avaient ces déficiences immunitaires, le virus pouvait mieux se répliquer à 37 °C : la réponse immunitaire de l'organisme est donc bien le facteur qui limite la réplication virale à cette température. Les chercheurs se sont aussi intéressés à l'expression des gènes intervenant dans la réponse immunitaire lors d'une infection virale. Ils ont comparé des cellules incubées à 37 °C, c'est-à-dire la température de l'organisme et des poumons, et à des températures plus fraîches (33 °C, correspondant à celle de la cavité nasale). Ils ont ainsi trouvé qu'à 37 °C l'expression de gènes intervenant dans la réponse antivirale était améliorée dans les cellules infectées.

Une réponse antivirale empêchée à basse température

Lors d'une infection virale, l'organisme produit des molécules appelées cytokines pour favoriser la réponse immunitaire, comme les interférons qui peuvent permettre de recruter des macrophages. Or, dans cette expérience, les niveaux d'expression des gènes de l'interféron de type I et III et des gènes stimulés par l'interféron (ISG) étaient plus élevés à 37 °C. Par conséquent, toute cette cascade immunitaire est plus efficace à 37 °C qu'à 33 °C.

À 37 °C, la défense immunitaire innée contre le virus limite sa réplication dans les cellules des voies aériennes, grâce à la sécrétion d'interféron. Pour Akiko Kawasaki, un des auteurs de l'étude, « en général, plus la température est basse, plus il semble que la réponse immunitaire innée aux virus soit faible ». Les températures influencent la réponse immunitaire plutôt que le virus lui-même. Par conséquent, mieux vaut garder son nez au chaud quand il fait froid, pour éviter d'être enrhumé !

Ces résultats pourraient aussi s'appliquer à l'asthme de l'enfant. Si, pour la plupart des gens, un rhume n'est pas grave, il peut en revanche provoquer des problèmes plus sévères chez les enfants asthmatiques.


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