La mode prétend se mettre à nu

Economie

Nombre de start-up s’adressent à tous ceux que les méthodes de fabrication des grandes enseignes de mode inquiètent. Depuis, H&M et Primark font preuve de plus de transparence.

Le jean est un denim brut. Le modèle, vendu 75 euros, est en précommande depuis mars sur le site de Maison Standards. Cette start-up le livrera seulement courant juin. D’ici là, Uriel Karsenti, son fondateur, invite ses clients à visiter l’usine qui le fabrique, à Casablanca, au Maroc. Depuis sa création, en 2013, la marque Léo et Violette détaille, elle, le prix de revient de ses sacs en cuir fabriqués à Naples, en Italie. Son « petit sac » a nécessité « 34 euros de cuir, 7 euros de boucles et d’accessoires, 42 euros de coût de fabrication, 2 euros de transport et 11 euros pour sa livraison », précise son site. Grâce à sa commercialisation en ligne, sans intermédiaire, « Léo et Violette le vend 190 euros ». Dans le circuit traditionnel de la maroquinerie, il faudrait dépenser 390 euros pour ce modèle, à en croire Léo Dominguez, cofondateur de la start-up. Ce discours a trouvé son public. La marque, rentable depuis sa création, devrait atteindre 2 millions d’euros de chiffre d’affaires cette année.

CODE41 ne veut rien cacher non plus. La marque de montres, née à Lausanne en 2016, ne fabrique rien en Suisse. « Les composants sont chinois, le mouvement japonais », avance son fondateur, Claudio D’Amore. Rentable, CODE41 a déjà écoulé plus de 4 000 montres à 700 euros. Et espère atteindre entre 6 millions et 8 millions d’euros de ventes – uniquement en ligne – en 2018.

Toutes ces marques répondent à la quête « d’hypervérité » des consommateurs, analyse Elisabeth Prat, directrice du pôle mode de l’agence de conseil Peclers. Cette tendance serait née au lendemain de l’effondrement, le 24 avril 2013, du Rana Plaza, un immeuble de Dacca (Bangladesh) qui abritait six usines de textile ; 1 138 personnes y ont trouvé la mort. Plus de 2 000 ont été blessées. A l’époque, seule la fouille des décombres avait permis d’identifier les donneurs d’ordres qui se fournissaient auprès de ses...


Lire la suite : La mode prétend se mettre à nu


Facebook Pin It

Articles en Relation

Le « quick commerce » a-t-il encore un avenir en France ? Début mai, la filiale française de l’entreprise turque de livraison Getir a été placée en redressement judiciaire. Donald Trung Quoc Don/Wikimedia...
La mode unisexe, un révélateur des divergences sociétales sur le genre 44 % des représentants de la Génération Z déclarent acheter exclusivement des vêtements conçus pour leur propre sexe, contre 54 % chez...
Mode, beauté, « effet rouge à lèvres » : ces comportements de consommation qui o... En période de crise, les ventes de produits cosmétiques ont tendance à augmenter, un phénomène désigné comme un « effet rouge à lèvres ». Da...
Entrepreneurs, comment exister sur LinkedIn ? Briller sur les réseaux sociaux peut être décisif pour installer son entreprise. Blogtrepreneur / Wikimedia commons, CC BY-SA Entrepreneurs, co...

ACTUALITÉS SHOPPING IZIVA