La drôle de campagne des européennes, court-circuitée par Notre-Dame et le grand débat

Politique

Les Français se disent peu intéressés par ces élections, moins encore que lors des précédents scrutins. Quant aux partis, ils ont été perturbés par l’incendie de la cathédrale et l’attente des annonces présidentielles.

Les armes sont fourbies, les soldats prêts, les arguments, pour la plupart, rodés… Et pourtant, à cinq semaines du scrutin européen, l’entrée en campagne se fait fortement attendre. Donnant à cette période électorale des airs de « drôle de campagne ».

Il y a bien sûr eu plusieurs débats télévisés, avec les têtes de liste et même les patrons de parti. De nombreuses réunions publiques, aussi. Mais rien n’y fait, les Français ne semblent pas avoir la tête aux élections européennes. Plusieurs facteurs expliquent ce déficit d’intérêt. Le grand débat national, d’abord, dont l’issue se fait attendre.

Après avoir dû annuler son intervention télévisée, le 15 avril, à cause de l’incendie de Notre-Dame de Paris, Emmanuel Macron doit dévoiler ses mesures de sortie de crise jeudi 25 avril, à l’occasion d’une conférence de presse à l’Elysée. L’émotion qui a suivi l’événement a également conduit plusieurs partis à annuler déplacements et meetings, quand ils n’ont pas purement et simplement suspendu leur campagne.

Les Français ont l’esprit ailleurs, donc. Selon un sondage IFOP publié le 19 avril, seuls 23 % des électeurs se disent très intéressés par la campagne. 34 % se disent, certes, assez intéressés mais les sondeurs anticipent une abstention en hausse : 59 % n’iraient pas voter, contre 56 % en 2014. « Quand on regarde les courbes, on voit qu’il ne se passe rien. Encéphalogramme plat. Ça n’a pas commencé, on est au tout début du début de la campagne », remarque pour sa part, Brice Teinturier, directeur général délégué de l’institut de sondage Ipsos.

Prêcher dans le désert

A La France insoumise, d’ailleurs, on a littéralement l’impression de prêcher dans le désert. Novice en politique, Manon Aubry, tête de liste de la formation populiste de gauche, n’a pourtant pas ménagé sa peine. Des grands meetings, des émissions de télé, de radio… LFI a même, comme pendant la campagne présidentielle, déployé des trésors d’inventivité : ses équipes arpentent les routes de France avec quatre « holovans », des camions projetant des hologrammes enregistrés des candidats. Et pourtant, le parti de Jean-Luc Mélenchon a du mal à se faire entendre. Les coupables seraient (encore) les médias, obnubilés, selon Manon Aubry, par la « petite politique » au détriment du « fond ».


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