Avec François-Xavier Bellamy, Wauquiez veut séduire la droite conservatrice

Politique

Le jeune élu de Versailles doit être désigné tête de liste Les Républicains aux élections européennes.

Drôle d’élection que le scrutin européen du 26 mai. Structurant au niveau communautaire, il ne semble pas déclencher le même enthousiasme en France, en dépit de son impact potentiel sur la vie de plusieurs centaines de millions d’Européens.

Pour le parti Les Républicains (LR), la cause est d’ailleurs entendue : ce vote « ne dira rien de la présidentielle de 2022 », seule véritable échéance pour nombre de cadres du parti. Certains estimant même qu’il est possible de « l’enjamber » pour mieux se concentrer sur les élections à venir dans les trois prochaines années, plus significatives au niveau national.

Pour autant, les proches de Laurent Wauquiez le savent, négliger les européennes serait une erreur. Car, pour LR, il s’agit là de la première occasion de « se compter, et de mobiliser l’électorat demeuré fidèle au parti » depuis la présidentielle de 2017, explique un proche de Laurent Wauquiez.

Mais à l’heure où LR n’est plus crédité que de 12,5 % des suffrages, selon un sondage Elabe paru le 23 janvier, beaucoup se demandent où se trouve ce noyau dur. Dans l’entourage du patron de LR, on pense l’avoir trouvé au sein de l’électorat catholique, « fier de ses valeurs » et conservateur sur le plan sociétal. Celui qui, hostile à la loi Taubira pour le mariage pour tous, a accordé, sans réserve, ses bulletins à François Fillon en 2017. Et qui continue de donner de la voix à travers Sens commun, un mouvement politique proche du parti.

Choix tactique

A cet égard, le choix attendu de François-Xavier Bellamy comme tête de liste pour les européennes, lors de la réunion de la commission nationale d’investiture mardi 29 janvier, est très symbolique. Elu à Versailles, ce professeur de philosophie âgé de 33 ans n’a jamais caché ses convictions personnelles sur les questions de société. Proche de La Manif pour tous, il a récemment réaffirmé sa position anti-avortement. « Cette question de l’IVG est une conviction personnelle que j’assume. Mais je comprends qu’elle ne soit pas partagée, et vous ne trouverez de ma part aucune parole offensante ni aucun jugement », a-t-il déclaré au Journal du dimanche.

« L’ADN de Bellamy est celui d’une droite qui revendique de ne pas venir de nulle part. C’est aussi ce qu’a porté François Fillon pendant la campagne », affirme Laurent Wauquiez. Selon plusieurs responsables de LR, la stratégie de l’ex-maire du Puy-en-Velay est claire. « Aux européennes, ce sont les CSP+ qui votent à droite, le noyau dur, assez conservateur, attaché aux traditions. C’est eux qu’il veut capter en désignant Bellamy », explique un cadre. L’enjeu, ajoute un lieutenant du patron du parti, est de « solidifier le socle et d’élargir par la suite au reste de l’électorat que nous ne négligeons pas et à qui il faut parler ».


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