Facebook accusé d'avoir partagé des données personnelles avec des fabricants de smartphones

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Cambridge Analytica hier, Apple ou Samsung aujourd’hui : selon le New York Times, Facebook a donné accès aux données personnelles de ses utilisateurs à une soixantaine de fabricants de smartphones. Des informations contestées par le réseau social.

Les amis de vos amis sur Facebook sont aussi les amis… d’Apple, Samsung, Blackberry ou autres constructeurs de smartphones et tablettes. Le géant des réseaux sociaux a partagé les données personnelles de possesseurs de ces appareils avec une soixantaine de fabricants, affirme le New York Times, dimanche 3 juin. Des révélations, contestées par Facebook, qui pourraient entraîner des sanctions de la part de la Federal Trade Commission (FTC, le gendarme américain du commerce).

Facebook avait conclu des accords avec ces marques de téléphones il y a une dizaine d’années, a découvert le quotidien américain. Des accords qui permettent à Apple & Co. d’avoir accès à des informations personnelles comme l’identité, le statut matrimonial, l’appartenance religieuse ou encore les penchants politiques de ces internautes. Les fabricants auraient également accès aux mêmes données sur leurs “amis” Facebook, y compris ceux qui auraient expressément demandé que leurs informations ne soient pas partagées avec des tierces personnes.

Addition salée?

Et c’est là que le bât blesse. Autoriser des partenaires de Facebook “à avoir accès aux informations d’amis d’un utilisateur est ce qui a permis à Alexandr Kogan d’obtenir [pour Cambridge Analytica, NDLR] les données sur 87 millions de profils Facebook à partir d’un quizz rempli par seulement 270 000 personnes”, souligne sur TwitterSandy Parakilas, ex-responsable des questions de protection des données chez Facebook, devenu critique de son ancien employeur qu’il a quitté en 2012. Le patron de Facebook Mark Zuckerberg, qui se remet à peine de sa tournée d’excuses publiques devant le Congrès américain et le Parlement européen, n’a pas dû apprécier l’allusion.

Cette nouvelle affaire pourrait aussi irriter les responsables de la FTC. En 2011, cet organisme avait obtenu que Facebook ne puisse plus ignorer les réglages des utilisateurs dans le maniement des données personnelles. Le géant des réseaux sociaux avait dû s’y résoudre après une enquête établissant des abus dans le partage par le réseau social d’informations personnelles avec des développeurs d’applications.

Le New York Times affirme que Facebook a encore autorisé les fabricants de smartphones à accéder aux données personnelles des utilisateurs du réseau social bien après l’accord conclu avec la FTC. En fait, le géant californien de l’Internet n’aurait commencé à restreindre cet accès qu’à partir d’avril 2018, c’est-à-dire au plus fort du scandale Cambridge Analytica.

Une éventuelle amende de la Federal Trade Commission pourrait aller jusqu’à 40 000 dollars par jour et par utilisateur dont les données auraient été partagées sans son consentement préalable. Avec des centaines de millions de possesseurs d’iPhone, de smartphones Samsung ou encore de tablettes Microsoft potentiellement concernés, l’addition pourrait rapidement s’avérer très salée.

“Rien à voir” avec le scandale Cambridge Analytica

Facebook a été prompt à contester les conclusions de l’article du New York Times. Cette nouvelle affaire n’a rien de commun avec l’utilisation frauduleuse de données personnelles par Alexandr Kogan et Cambridge Analytica, affirme Im Archibong, vice-président des partenariats du réseau social, dans un billet de blog. En l’occurrence, les accords passés avec la soixantaine de constructeurs remontent à une “époque où il n’existait pas encore de boutique d’applications sur ces appareils”. Il fallait donc développer avec chaque fabricant une version du réseau social pour chaque modèle de téléphone. L’accès aux données personnelles des utilisateurs de Facebook permettait à toutes ces marques d’adapter et personnaliser “l’expérience Facebook” à leurs appareils. “Ces partenaires s’engageaient à ne pas utiliser ces données à une autre fin. [...] Et nos ingénieurs devaient approuver chaque version qui leur était soumise”, souligne Im Archibong.

Circulez, il n’y aurait donc rien à voir ? Pas si sûr... En effet, les précisions de Facebook n’expliquent pas pourquoi ces accords ont perduré jusqu’en avril 2018. Car après l’introduction des “app stores”, à partir de 2009, Facebook a été prompt à développer des applications pour accéder à son réseau social depuis n’importe quel smartphone. Il n’y avait donc plus de raison pour qu’Apple, Samsung ou autre puisse savoir si les utilisateurs de leurs appareils et leurs amis se sentaient politiquement proches de tel ou tel parti ou s’ils venaient de se mettre en couple.


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