Européennes : les « marcheurs » en tête, malgré l’impopularité de Macron

Politique

La République en marche arriverait en tête des élections européennes en attirant des sympathisants de droite et des électeurs pro-européens issus des catégories supérieures.

A un point près, les intentions de vote en faveur de La République en marche (LRM) se situent au niveau atteint par Emmanuel Macron au premier tour de l’élection présidentielle de 2017 : l’impopularité du président de la République semble ne pas affecter le score de son parti.

Cette impopularité est pourtant patente et la dégradation depuis mai 2018, spectaculaire. Pour n’en retenir qu’une seule illustration, 43 % de Français approuvaient l’action d’Emmanuel Macron et 50 % appréciaient sa personnalité à l’occasion du premier anniversaire de son élection. Neuf mois plus tard, ils sont près de 70 % à désapprouver l’une ou ne plus apprécier l’autre. Pis, une prise de distance s’est opérée dans le cœur du système : 36 % seulement de ses électeurs du premier tour de l’élection présidentielle se déclarent satisfaits du président de la République ; et, dans le cœur du cœur, c’est-à-dire le noyau dur des sympathisants LRM, ils ne sont plus que 65 % alors qu’ils étaient 93 % en mai 2018.

Pourtant, qu’il y ait ou non une liste « gilets jaunes », LRM arrive en tête avec 23 % des intentions de vote aux européennes. Il s’agit d’un score honorable si on le replace dans notre histoire électorale : depuis 1989, le parti au pouvoir a toujours obtenu entre 22 % et 29 % (à la seule exception de 2014). C’est un score appréciable si on le compare aux autres listes : même sans liste de « gilets jaunes », le Rassemblement national est devancé de 2 points, Les Républicains de 11 points et La France insoumise de 14,5 points. Il s’agit enfin d’un score solide dans la mesure où 71 % des électeurs de LRM disent leur choix « définitif ».

Une réserve disponible de 33 % de Français

La première explication de cette apparente contradiction tient à ce que, malgré tout, Emmanuel Macron dispose d’un socle de 15 % de Français qui approuvent son bilan et d’une réserve disponible de 33 % de Français qui gardent encore leur jugement. En outre, les caractéristiques de l’électorat de LRM sont éclairantes.

Politiquement, il s’agit d’une France dont le centre de gravité se situe de plus en plus clairement à droite : ainsi, dans la répartition entre LR et LRM, le tiers des sympathisants du parti Les Républicains choisit la liste LRM. Sociologiquement, il s’agit d’une France qui va bien : les intentions de vote montent à 33 % chez les cadres supérieurs, 31 % chez les bac + 4, 30 % chez les revenus supérieurs à 3 500 euros. Idéologiquement, c’est une France dont l’identité pro-européenne est très marquée : 97 % se déclarent favorables au projet européen et, plus significativement, 40 % au projet européen « tel qu’il est » – c’est 20 points de plus minimum que les électorats des autres partis traditionnellement pro-européens.


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