Donald Trump menace le vin français en rétorsion à la taxe GAFA

Politique

En réaction à l’adoption par Paris de la taxe sur les géants américains du numérique, le président des Etats-Unis a dénoncé « la stupidité » d’Emmanuel Macron.

Donald Trump est monté au créneau, vendredi 26 juillet, contre la France et sa taxe sur les géants américains du numérique, dite « taxe GAFA ». Le président des Etats-Unis a dénoncé « la stupidité » de son homologue Emmanuel Macron et menacé de rétorsions le vin français, l’un des produits d’exportation tricolores les plus emblématiques.

« La France vient d’imposer une taxe du numérique à nos grandes entreprises technologiques américaines. Si quelqu’un devait les taxer, cela devrait être leur pays d’origine, les Etats-Unis », a tweeté Donald Trump. « Nous annoncerons bientôt une action réciproque substantielle après la stupidité de Macron. J’ai toujours dit que le vin américain était meilleur que le vin français ! », a ajouté l’hôte de la Maison Blanche, qui ne boit pas d’alcool.

Le président américain a insisté vendredi, depuis le bureau ovale :

« J’ai toujours préféré les vins américains aux vins français même si je ne bois pas de vin. J’aime leur aspect. Les vins américains sont super. »

Entretien téléphonique entre Trump et Macron

De l’autre côté de l’Atlantique, la réaction n’a pas tardé : « La France mettra en œuvre ses décisions nationales », a réagi le ministre de l’économie, Bruno Le Maire. La Maison Blanche a annoncé dans la soirée que MM. Trump et Macron s’étaient parlés au téléphone pendant la journée et qu’ils avaient évoqué la taxe française sur les géants du numérique.

L’Elysée a précisé samedi matin qu’Emmanuel Macron avait insisté, au cours de cet entretien, sur le fait que la taxation des Gafa était « un sujet d’intérêt commun » et pas seulement français, « sur lequel il faut continuer d’agir en vue d’obtenir un large accord international ». Le sommet du G7, à Biarritz, du 24 au 26 août, sera « une occasion importante d’avancer » sur cette question. La présidence a ajouté que l’entretien avait également porté sur l’Iran.

Le Parlement français avait définitivement adopté le 11 juillet l’instauration de la « taxe GAFA », faisant de la France un pays pionnier en matière d’imposition des géants Google, Apple, Facebook et Amazon, et autres multinationales accusées d’évasion fiscale.

« Discrimination »

L’administration Trump avait annoncé, la veille de cette décision, qu’elle lançait une enquête pour mesurer les effets d’une telle taxe sur les entreprises américaines. Puis, lors du G7 en France la semaine dernière, Paris et Washington avaient semblé réduire leur contentieux, les ministres des finances évoquant alors des progrès vers un accord mondial sur la taxation du numérique.

Cette décision unilatérale « démontre le peu d’engagement de la France dans les négociations en cours avec l’OCDE », a pourtant jugé, depuis Washington, un porte-parole de la Maison Blanche, Judd Deere.

« Le gouvernement Trump a toujours affirmé qu’il ne resterait pas les bras croisés et ne tolérerait aucune discrimination à l’encontre des entreprises américaines. »

La taxe GAFA crée une imposition des grandes entreprises du secteur non pas sur leur bénéfice, souvent consolidé dans des pays à très faible fiscalité comme l’Irlande, mais sur le chiffre d’affaires, en attendant une harmonisation des règles au niveau de l’OCDE.

Plus tôt, le principal conseiller économique de la Maison Blanche, Larry Kudlow, avait qualifié cette taxe de « très, très grosse erreur ». « Nous ne sommes pas contents que la France soit allée de l’avant avec cette sorte d’impôt sur le numérique », avait-il dit sur la chaîne CNBC.

Droits de douane supplémentaires

La taxe GAFA impose ces entreprises à hauteur de 3 % du chiffre d’affaires réalisé en France, notamment sur la publicité ciblée en ligne, la vente de données à des fins publicitaires et la mise en relation des internautes par les plates-formes. Cette solution a vocation à n’être que temporaire dans l’attente d’un aboutissement de négociations internationales.

En juin, Donald Trump avait déjà laissé entendre qu’il pourrait infliger des taxes douanières supplémentaires au vin français. Mais il invoquait alors ces droits pour corriger une concurrence jugée « déloyale ».

« La France taxe beaucoup le vin et nous taxons peu le vin français », avait alors dénoncé le président des Etats-Unis au cours d’un long entretien sur CNBC. Le vin français est réputé pour être « très bon », avait aussi commenté l’hôte de la Maison Blanche. Mais les viticulteurs américains se plaignent du fait qu’il entre sur le territoire « pour rien ». « Ce n’est pas juste, nous allons faire quelque chose pour ça », avait-il alors asséné.


Source : Donald Trump menace le vin français en rétorsion à la taxe GAFA


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