Coraux : l'hécatombe annoncée a bien lieu

Environnement

La célèbre Grande Barrière de corail, en Australie, va mal. Environ 30 % de ses récifs sont morts au cours de l'année 2016 en raison du réchauffement climatique. Son avenir semble compromis ainsi que celui des autres récifs de coraux dans le monde. L'évènement avait été prédit pour l'horizon 2020 dès 2000 par un expert australien, le professeur Ove Hoegh-Guldberg.


Au cours des cinquante dernières années, la Terre a perdu entre 40 et 50 % de ses récifs coralliens. Véritables « poumons des océans », ces vastes structures sont aussi vitales pour la planète que les forêts vierges. En effet, même s'ils ne représentent que 0,1 % de la surface des océans (lesquels produisent 50 % de l'oxygène que nous respirons), les récifs coralliens hébergent 25 % de toute la vie marine existante. Surtout, ils permettent à plus de 500 millions de personnes de vivre.

L'annonce faite récemment par une équipe de chercheurs dans un article publié par le célèbre journal Nature est particulièrement inquiétante : elle fait état d'une véritable hécatombe dans la fameuse Grande Barrière de corail (GBC), au large de l'Australie. Elle officialise, par une publication scientifique, ce qui était déjà connu depuis presque un an, à savoir que 30 % des coraux de la GBC sont morts au cours de l'année 2016 des suites d'une vague de chaleur directement liée au réchauffement climatique global.

 

Voilà à quoi ressemblent des récifs de coraux en bonne santé. Il s'agit d'images de Ribbon Reefs, une chaîne de dix grands récifs formant le bord extérieur de la Grande Barrière de corail, en Australie. Ces récifs abritent certains des sites de plongée les plus populaires : Steve's Bommie, Lighthouse Bommie et Cod Hole. © Undersea Productions

L'inquiétant blanchissement des coraux

Ces décès sont produits par le blanchissement des coraux. Ces derniers sont des animaux vivant en symbiose avec une algue responsable de leur couleur et d'une grande partie de leur nourriture. Or, cette algue les abandonne sous l'effet d'un stress thermique. Certaines parties des récifs touchés peuvent se rétablir mais cela n'a rien d'évident et cela prend du temps. Comme il y a eu deux épisodes graves de blanchissement en 2016, les récifs endommagés de la GBC n'ont aucune chance de se rétablir. La perte s'est effectuée au cours d'une période de neuf mois entre mars et novembre 2016.

« La Grande Barrière de corail est certainement menacée par le changement climatique, mais elle n'est pas condamnée si nous réagissons très rapidement aux émissions de gaz à effet de serre. Notre étude montre que les récifs coralliens se modifient déjà radicalement en réponse à des vagues de chaleur sans précédent », a déclaré le professeur Terry Hughes, directeur de l'ARC Centre of Excellence for Coral Reef Studies, l'un des auteurs de l'article de Nature.

Malheureusement, on peut avoir de bonnes raisons d'être pessimistes. Il y a quelques années, Futura avait consacré plusieurs articles au Catlin Seaview Survey. L'un des plus grands spécialistes mondiaux des coraux travaillait en étroite collaboration avec les membres du Catlin Seaview Survey en tant que responsable scientifique : il s'agit du professeur Ove Hoegh-Guldberg (voir article ci-dessous). Il avait prédit une catastrophe à l'horizon 2020.


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