Borloo, Sarkozy, Montebourg… Des jetons pour les rejetés de la politique

Politique

L’ancien ministre Jean-Louis Borloo pourrait prendre la présidence du conseil d’administration de la division française du constructeur chinois Huawei. Une reconversion lucrative qui a séduit plus d’une personnalité politique avant lui.

2019 : le téléphone chinois de Jean-Louis Borloo

L’ancien ministre Jean-Louis Borloo, lors d’une conférence donnée par le président de Huawei à l’occasion du salon VivaTech, en mai 2019 à Paris. Bruno Levy/divergence-images

Pour l’instant, rien d’officiel. Mais Jean-Louis Borloo serait sur le point de prendre la tête du conseil d’administration (CA) de Huawei France. Banni des Etats-Unis, car suspecté d’être à la solde du renseignement chinois avec son réseau 5G, le fabricant de smartphones cherche une pointure de la politique française pour redorer son blason et éviter les mêmes sanctions dans l’Hexagone. Et l’ex-ministre connaît bien l’entreprise, lui qui a déjà siégé au CA de la multinationale de 2016 à 2018.

2017 : Accor à l’amiable pour Nicolas Sarkozy

Nicolas Sarkozy lors d’une assemblée générale du groupe Accor Pascal Sittler/REA

Battu aux primaires de la droite, Nicolas Sarkozy rebondit chez Accor, sixième groupe hôtelier mondial. L’ex-président est nommé administrateur indépendant. Une indépendance qui fera fi de sa vieille amitié avec le PDG Sébastien Bazin, née à la suite de la prise d’otages par « Human Bomb » dans une école maternelle à Neuilly en 1993. En mai 2019, Nicolas Sarkozy est réélu à son poste avec 99,38 % des voix. Un mois avant, il avait rejoint le CA du groupe concurrent Barrière.

2016 : Fleur Pellerin amie de la finance… participative

Fleur Pellerin lors de son départ du ministère de la culture, le 12 février 2016. Lionel Bonaventure/AFP

Lors du remaniement gouvernemental de 2016, Fleur Pellerin, alors ministre de la culture, est priée de quitter le navire. Elle rejoint quelques mois plus tard le conseil d’administration de la start-up KissKissBankBank, une plateforme de crowdfunding. La connaissance des marchés français et asiatique de l’ex-ministre déléguée chargée de l’économie numérique séduit aussi le groupe Schneider Electric, implanté en Asie, dont elle intègre le CA en avril 2018.

2015 : Arnaud Montebourg déménage chez Habitat

Arnaud Montebourg, alors ministre du redressement productif, au côté du président d’Habitat, Hervé Giaoui, pendant une visite du studio de design du fabricant de meubles, en 2014. Xavier Popy/REA

L’histoire aura duré dix-huit mois. Après sa première retraite politique, Arnaud Montebourg entreprend un virage surprenant en proposant ses services au spécialiste de l’ameublement Habitat. Le porte-parole du made in France est nommé vice-président du conseil de surveillance. Mais, en août 2016, l’ancien ministre quitte le groupe avec un bilan mitigé pour se lancer dans les primaires de la gauche avant l’élection présidentielle. Pour un résultat tout aussi mitigé.

2010 : Bernadette Chirac, luxe et trahison

Bernadette Chirac et le PDG de LVMH, Bernard Arnault, lors d’un dîner de gala à Paris, le 3 octobre 2006. Villard/SIPA

En avril 2010, François Pinault a la tristesse d’apprendre que Bernadette Chirac, épouse de son grand ami Jacques, entre au conseil d’administration de LVMH, groupe détenu par Bernard Arnault, son rival. À peine un mois plus tard, Claude, la fille de l’ex-président, quitte le groupe Pinault-Printemps-Redoute (Kering) pour lequel elle travaillait au département communication. Mais l’amitié Pinault-Chirac survivra à ces péripéties.


Source : Borloo, Sarkozy, Montebourg… Des jetons pour les rejetés de la politique


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