Après l'attentat dans le métro, larmes et recueillement à Saint-Pétersbourg - Le Monde

Actualités

Peu de gens franchissent les portes, et la voix qui sort du haut-parleur, indiquant que le métro fonctionne de nouveau – hormis la ligne 2 –, paraît plus lugubre encore sous le porche de la station Place-Sennaïa. D’ici est partie, à 14 h 40, lundi 3 avril, la rame qui devait exploser quelques mètres plus loin. Hébétés, des hommes et des femmes viennent y déposer des fleurs et allumer une bougie. Tard, dans la soirée, le président russe, Vladimir Poutine, s’incline lui aussi brièvement, un gros bouquet de roses à la main, devant la station suivante, Institut-Technologique, où tout s’est arrêté.

Pour la première fois, Saint-Pétersbourg a été la cible d’un attentat sur son sol, qui a fait quatorze morts et plus de quarante-neuf blessés, selon le dernier bilan communiqué par la ministre russe de la santé, Veronika Skvortsova. Jamais, jusqu’ici, à la différence d’autres villes russes comme Moscou, ce haut lieu du tourisme, ancienne capitale impériale et ville natale de Vladimir Poutine, n’avait connu pareil drame. Trois jours de deuil ont été décrétés. Depuis mardi, le drapeau est mis en berne dans la « Venise du Nord ». 

Aucune revendication n’avait encore été émise, mardi matin, mais selon l’agence Interfax, qui citait une source proche de l’enquête, il pourrait s’agir d’une action kamikaze. Les investigateurs s’intéressent à des restes humains retrouvés sur le lieu de l’explosion, et un homme de 23 ans, originaire d’Asie centrale, aurait été identifié. Les services de sécurité le soupçonnent d’avoir transporté des explosifs dans un sac à dos. Rien, à ce stade, ne permet cependant d’étayer cette piste. De leur côté, les services de sécurité kirghiz ont lancé un nom, et l’année de naissance, 1995, d’un ressortissant de cette petite ancienne république soviétique voisine ayant, selon eux, probablement « acquis la nationalité russe ».

Il fait déjà nuit et froid à Saint-Pétersbourg sur le lieu de rassemblement improvisé à la station Place-Sennaïa, et Tamara sanglote. « Jamais je n’aurai pensé qu’une telle chose puisse se produire. » Nikolaï, un grand gaillard, s’est agenouillé. Il a un peu bu, comme d’autres.

« Aujourd’hui, à 14 h 52, je suis passée devant la station Institut-Technologique et j’ai vu le visage des gens qui sortaient, la terreur dans leurs yeux, puis les voitures de pompiers, les ambulances qui arrivaient, raconte Lena, 27 ans, la voix étranglée par l’émotion. Plusieurs de mes amis prennent le métro à cette heure sur cette ligne. J’ai commencé à écrire tout de suite à tout le monde et Dieu merci, aucun n’a été touché. » Le choc est immense pour les habitants de la deuxième plus grande ville de Russie. Sur les panneaux municipaux, le même message tourne en boucle : « Aujourd’hui, Saint-Pétersbourg a été touché par une tragédie… »


Lire la suite : Après l'attentat dans le métro, larmes et recueillement à Saint-Pétersbourg - Le Monde


Les prix mentionnés dans cet article le sont à titre indicatif et sont susceptibles d’évoluer. Certains liens de cet article sont des liens d'affiliation, susceptibles d'utiliser des cookies afin de permettre à Iziva.com de percevoir une commission en cas d'achat sur le site partenaire.

Facebook Pin It

Articles en Relation

Viols, assassinats, attentats : une vaste étude révèle l’ampleur des traumas sur... Sommet tenu à l’occasion du 60e anniversaire de l’Organisation de l’Unité africaine (OUA), aujourd’hui Union africaine (UA), à son siège à ...

ACTUALITÉS SHOPPING IZIVA